L’association Laïcité et Féminisme tient à apporter son total soutien à Henri Peña-Ruiz et à dire son indignation devant les accusations d’islamophobie portées contre lui, à la fin du mois d’août, à l’occasion des Amfis-2019 de la France Insoumise. Elle tient à rappeler que dans la République laïque qu’est la France la liberté de conscience est un principe constitutionnel, qu’il convient d’entendre par là que chacun y dispose de la liberté de ne pas croire tout autant que de celle de croire et qu’en conséquence toute religion étant assimilable à une opinion au même titre qu’une pensée philosophique ou politique, peut être l’objet d’un discours critique. L’imputation d’une sorte de racisme antimusulman  faite à Henri Peña-Ruiz sous prétexte de sa prétention au « droit d’être islamophobe », comme d'ailleurs "cathophobe" ou "athéophobe",  est donc tout à la fois scandaleuse et hors de propos. Faut-il rappeler que le terme d’« islamophobie », et c’était l’objet du propos d’Henri Peña-Ruiz, a été précisément inventé pour museler toute critique de l’islam ? On ne saurait donc s’engager sur cette voie sans remettre en cause et la laïcité et la liberté d'opinion et d’expression.

Laurence Rossignol, Ministre des droits des femmes, invitée de « C à vous » avec Jean-Jacques Bourdin sur France 5, a réagi avec force et indignation face à la banalisation du port du voile islamique en déclarant « Bien sûr qu'il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nègres américains qui étaient pour l'esclavage ».

Depuis, elle fait l’objet de violentes attaques relayées par les réseaux sociaux.

Ce que prouvent ses détracteurs c'est leur mauvaise foi, leur malhonnêteté intellectuelle – on attaque sur la forme plutôt que sur le fond – et leur inculture crasse.

Lorsque, dans l'Esprit des lois, Montesquieu écrit son texte célèbre sur l'esclavage des « nègres », ce n'est pas pour flétrir cette population qu'il emploie ce terme ; bien au contraire. Sous une forme ironique, il donne la parole aux tenants de l'esclavage en déclinant les différents arguments sur lesquels ils tentent de s'appuyer en utilisant le terme "noir".

Au chapitre 19 du Candide de Voltaire, Candide verse des larmes en regardant « son nègre » lorsqu'il entre dans Surinam et l'adjectif possessif établit de manière définitive, pour le lecteur, l'empathie du héros de Voltaire pour la victime de pratiques esclavagistes qui ne se légitiment que du préjugé de l'inégalité des races.

Laurence Rossignol, qui est sans doute plus cultivée que ses détracteurs, a eu le seul tort d'oublier la prévalence absolue du politiquement correct. Nous ne sommes plus à l'époque de Descartes où seule comptait la conquête de la vérité.

Il n’en reste pas moins que le port du voile est une injonction des mâles dominants qui, sous couvert de la religion, maintiennent les femmes en état de dépendance totale, comme le prouvent tous les textes adoptés dans les pays qui se réclament de l’Islam sur le statut des femmes.

Ni l'explication psychologisante, ni la prise de drogue, ni les difficultés socio-économiques ne suffisent à expliquer les motivations des auteurs des attentats. Ils sont mus par des valeurs et un projet sociétal qui ne sont pas les nôtres et qui procèdent d'un islamisme radicalisé, de motivations liées à la situation géopolitique internationale, mais aussi liées à leur rapport à la société française.

La promotion de l'idéologie du communautarisme et de la pratique communautariste à partir du milieu des années 1980 en France n’est pas étrangère au succès que rencontrent les radicaux.

De même, on peut regretter la place faite par les média au mouvement des Frères musulmans, porteur du même projet politico-religieux totalitaire (théocratie transfrontalière pour l'Oumma, charia, infériorisation et soumission des femmes, etc.) qu'il cherche à mettre en place par d'autres méthodes que les Salafistes.

Seule la promotion de la laïcité permettra aux citoyennes et citoyens, et plus particulièrement aux jeunes, de comprendre les enjeux de la lutte résolue contre les extrémismes religieux.